La famille d'un homme décédé à Mulhouse moins de 48 heures après avoir quitté les urgences avec des antidouleurs a porté plainte jeudi, a indiqué son avocat à l'AFP. Daniel Perrette, 38 ans, est décédé chez lui dans la nuit du 22 au 23 janvier. Selon les premiers résultats de l'autopsie, le trentenaire est décédé des suites d'une déchirure au niveau du duodénum.
Le 21 janvier, le patient s'est présenté dans la nuit aux urgences du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA) en se plaignant de graves douleurs abdominales. Il a été pris en charge et des prélèvements biologiques ont été effectués. « On lui a donné du Tramadol et il a été placé sous perfusion à base de morphine », selon une de ses sœurs, Priscilla Bein, qui lui a parlé par téléphone.
« On l'a laissé sortir vers 13 heures, alors qu'il demandait à être hospitalisé, (avec) un courrier à remettre à son médecin traitant, dans lequel il est écrit qu'il présentait une hyperalgie au niveau de l'abdomen et évoquée l'évolution probable d'une pancréatite aiguë », a-t-elle raconté. « Il est rentré à pied de l'hôpital et m'expliquait qu'il avait du mal à marcher. Il m'a surtout raconté qu'il avait appelé à trois reprises les urgences le samedi. La personne qu'il a eue au bout du fil lui aurait demandé d'arrêter d'appeler et d'aller voir son médecin traitant », a témoigné sa sœur.
Enquête
Le dimanche soir, un proche est passé le voir « mais il allait tellement mal qu'il était couché », a souligné Priscilla Bein. Quand une de ses sœurs est venue le chercher le lundi matin pour l'accompagner chez le médecin, personne n'a répondu. Les pompiers sont intervenus et l'ont découvert mort, au pied de son lit. « Je ne suis pas médecin, mais je ne comprends pas pourquoi on ne lui a pas fait un scanner, une échographie, pourquoi on l'a laissé repartir seul alors qu'il n'allait pas bien et qu'il le disait », s'interroge sa sœur.
La brigade criminelle a lancé une enquête pour déterminer les causes de la mort L'avocat de la famille, Renaud François, a déclaré qu'il n'avait pas eu accès au dossier médical mais demanderait « également une expertise médicale ». Sollicité, le GHRMSA a indiqué dans un communiqué « apporter tout son soutien à la famille du défunt et se tient à sa disposition pour toute précision médicale ».
Source : Quotidien du médecin 17/02/2023