Déconfinement : ne vous faites aucune illusion
Chère lectrice, cher lecteur,
En cas d’épidémie, obliger les gens à rester confinés ensemble à la maison, en mélangeant joyeusement les personnes infectées et les personnes non-infectées, est la pire chose à faire.
C’est la certitude quasi-totale que toute famille ayant une personne malade finira avec tous ses membres contaminés.
Cela explique pourquoi, alors que le confinement dure depuis un mois, des milliers de personnes continuent à être infectées tous les jours.
Ce qu’il aurait fallu faire, évidemment, c’est d’encourager les gens à ne surtout pas rester confinés chez eux, à moins d’avoir la certitude qu’aucun autre membre du foyer n’était malade.
Dans les Ehpad, en particulier, il aurait fallu tester massivement les personnes âgées et permettre à toutes celles, très majoritaires, qui n’avaient pas le coronavirus, d'en partir pour se protéger !
Cette politique n’a pas été possible car le gouvernement français n’a pas pu, ou pas voulu, organiser un dépistage à grande échelle. Selon le spécialiste suisse Jean-Dominique Michel : “rendre disponibles, à partir de nos ressources scientifiques et industrielles, des millions de tests aurait été simple comme bonjour si on en avait fait une priorité stratégique urgente.” [1]
En Allemagne, où le dépistage a été organisé massivement, on dénombre huit fois moins de morts que chez nous. L’épidémie est considérée comme “sous contrôle”, en attente d’être terminée.
Sans attendre le 11 mai, ils sont déjà en train de rouvrir le pays. L’Allemagne, un fois de plus, sortira grande gagnante de la crise. Car ses entreprises exportatrices vont pouvoir s’emparer de tous les marchés que les entreprises françaises, fermées, ne peuvent plus couvrir.
Il faut s’attendre à une explosion de la croissance en Allemagne, tandis que la France achèvera de s’effondrer.
Confinés, jusqu’à ce que mort s’ensuive
Depuis le début du confinement, quinze millions de personnes âgées sont privées de toute visite, tout contact, toute activité.
Un possible “début” de déconfinement est annoncé à partir du 11 mai, mais on a appris dans la foulée que 18 millions de personnes resteraient confinées de toute façon.
Ce sont :
Ce confinement des personnes vulnérables étant annoncé jusqu’à ce qu’on trouve un médicament ou un vaccin, il durera au minimum jusqu’à la fin de l’année et peut-être bien au-delà.
Pour beaucoup de personnes âgées et malades, cela signifie : aucun retour à la vie normale, jusqu’à leur mort.
Ne vous faites aucune illusion sur le “déconfinement”
Plusieurs pays annoncent le déconfinement mais ne vous faites aucune illusion : il ne s’agit en réalité que d’un test, pour mesurer l’effet sur la contagion.
Au moindre redémarrage de l’épidémie, les Autorités de tous les pays ont déjà prévu d’ordonner un reconfinement immédiat.
Tout ceci est annoncé ouvertement.
Le Pr Karine Lacombe, infectiologue à l’Hôpital Saint-Antoine de Paris et conseillère du gouvernement, a annoncé que la crise allait durer “18 à 24 mois” au minimum, où nous allons alterner période de confinement et de déconfinement, d’ailleurs seulement partiel dans la plupart des cas.
Tant qu’il n’y aura pas de vaccin, les mesures seront maintenues, explique-t-elle. [2]
En Chine, le prétendu déconfinement qui devait avoir lieu le 8 avril dernier à Wuhan a été suivi d’un rebouclage immédiat d’une centaine de quartiers dans la ville.
Chaque jour, de nouvelles villes sont mises en confinement, et moins de la moitié des usines du pays ont redémarré.
Pour les personnes qui en doutaient encore, l’affaire de la Chine qui aurait “vaincu l’épidémie avant tout le monde” n’est qu’une sombre manipulation, destinée à couvrir une catastrophe de grande ampleur, et la faillite totale du régime chinois.
“On peut pousser son caddie au supermarché, mais pas accompagner le cercueil de sa mère”
Déjà plus de 100 000 personnes sont décédées dans la solitude totale.
Elles n’ont pas pu dire au revoir à leurs proches, qui n’ont pu les approcher qu’une fois mortes, avec un masque et une combinaison protectrice.
Les obsèques sont pratiquement interdites. Les familles ne peuvent plus se retrouver pour faire le deuil, puisque les rassemblements de plus de cinq personnes sont interdits.
Je prédis, dans les mois qui viennent, une épidémie de dépressions qui va toucher des millions de personnes âgées désespérées qui vont se laisser “couler” à force d’être isolées.
Certes, elles ne risqueront pas d’attraper le coronavirus.
Mais on peut mourir d’ennui, de solitude, de tristesse. Et toutes les maladies chroniques (cancer, Parkinson, sclérose en plaque…) prennent un tour encore plus douloureux lorsqu’on les affronte seul, et qu’on n’a plus rien pour se divertir et détourner l’attention.
Source : Jean-Marc Dupuis de La Lettre Santé Nature Innovation