Des stagiaires étrangers employés pour combler la pénurie de spécialistes, poussés dehors par la direction, un praticien suspendu par l’Ordre des médecins mais toujours présent…Un collectif d’anciens médecins du centre hospitalier d’Ardèche méridionale lance l’alerte.
Au centre hospitalier d’Ardèche méridionale, la politique de la direction consiste à remplacer des praticiens inscrits à l’Ordre des médecins par des stagiaires associés, jeunes médecins venus du Maghreb qui sont en fait exploités…
Ce sont de lourdes allégations que formule un collectif composé de médecins qui ont travaillé au centre hospitalier d’Ardèche méridional.
Me Wissam Bayeh, leur avocat explique : « Depuis ces dernières années, une trentaine de médecins qui exerçaient au sein de l’établissement sont partis.
Ces derniers mois, ils sont sept à avoir quitter l’hôpital où ont lieu de graves disfonctionnements, sous la pression de la direction.
Source : Paragraphe du Dauphiné Libéré 4 Décembre 2019
« Je n’exclus pas de porter plainte pour diffamation contre ces médecins », songe le directeur du centre hospitalier d’Ardèche méridionale. Yvan Maniglier s’adresse à ce « collectif de 3-4 personnes anonymes qui ont voulu salir l’hôpital ». Un collectif qui faisait part de « graves dysfonctionnements » au sein de la structure ( Le Dauphiné libéré du 4 décembre). En réaction, des médecins se sont réunis, jeudi 5 décembre, devant l’hôpital pour soutenir leur directeur. « Les représentants du personnel ne peuvent pas cautionner ce qui a été écrit. La première chose insupportable : c’est qu’on peut croire que j’ai laissé quelqu’un suspendu travailler dans notre service. » En référence au médecin condamné pour agression sexuelle sur ses patientes.
« Aucune crainte à avoir sur la qualité des soins »
Ensuite, une mise au point a été faite par Maxime Chasson, chef de service des urgences depuis 2017 : « Le mot collectif a été utilisé. Or, je ne veux pas d’amalgame. Il y a un collectif, c’est le Codasam (collectif de médecin Ardèche méridionale). »
Puis, il a été question des stagiaires associés, Me Wissam Bayeh soulevant des abus dans leur recrutement. L’hôpital en compte une douzaine, dont quatre et bientôt cinq dans le service des urgents : « Ils sont sélectionnés sur CV, puis par Skype. On les teste 3 à 6 mois. Certains sont là depuis plus d’un an et il n’y a aucune crainte à avoir sur la qualité des soins, la majorité étant formée en Tunisie avec un bagage théorique bien plus élevé qu’en France », assure l’urgentiste. Et d’ajouter : « Au bout de deux ans, ils passent un examen pour tenter d’obtenir l’équivalence sur trois ans. D’ailleurs, on espère pouvoir en valider pour des postes plus importants car, grâce à eux, on a diminué le temps d’attente aux urgences. »
Outré, le personnel a montré son soutien à un directeur reconnaissant : « Je me sens moins seul avec les élus, les médecins et des stagiaires associés qui, eux aussi, sont de mon côté. Ils sont très satisfaits de l’accueil. »
Source : Dauphiné Libéré 6 Décembre 2019